La violence conjugale comporte des nuances importantes, qui, une fois comprises, permettent une meilleure compréhension de cette dynamique. Bien que ce soit un sujet de plus en plus reconnu et discuté, certains mythes sont tenaces. Répondez aux affirmations suivantes afin de valider vos croyances en matière de violence conjugale.
Malgré la dynamique de violence conjugale, la famille doit rester unie, parce que les enfants ont besoin de leurs deux parents.
Mythe : Au contraire, vivre dans un climat de violence conjugale a des répercussions importantes pour les enfants. C’est pourquoi leur sécurité et celle de la mère doivent être une priorité.
Les enfants exposés à la violence conjugale sont souvent considérés comme souffrant d’hyperactivité.
Réalité : Les symptômes d’hyperactivité et les conséquences de la violence conjugale chez les enfants exposés sont pratiquement les mêmes. Ainsi, des erreurs de diagnostic sont possibles si la dynamique de violence conjugale n’est pas identifiée. L’entourage (parenté, professionnels de l’école, milieu de garde, voisins, etc.) peut aussi présumer de l’hyperactivité de ces enfants, car il perçoit les conséquences de l’exposition à la violence conjugale comme étant des comportements difficiles.
Les enfants exposés à la violence conjugale peuvent souffrir du syndrome de stress post-traumatique.
Réalité : En fait, 56% des jeunes exposés à la violence conjugale répondent à tous les critères du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et la majorité des autres présentent des symptômes liés à ce syndrome (Lehmann, 1997). Les symptômes de SSPT sont les suivants : anxiété, crainte, irritabilité, pensées importunes et rappels d’images de la violence, explosions de colère imprévisibles et évitement des situations qui rappellent à l’enfant les actes de violence auxquels il a été exposé. (Superman et Jaffe, 1999, p.16.).
Les enfants et les adolescents exposés à la violence conjugale éprouvent des problèmes affectifs et comportementaux beaucoup moins graves que les enfants qui sont eux-mêmes la cible directe de la violence.
Mythe : Les enfants et les adolescents exposés à la violence envers leur mère éprouvent des problèmes affectifs et comportementaux analogues à ceux des enfants qui sont eux-mêmes la cible directe de la violence (Superman et Jaffe, 1999, p.16.).
Un parent qui aime ses enfants quitterait toute relation violente pour les protéger.
Mythe : Le parent peut rester dans une relation violente pour protéger ses enfants parce que, dans le cas d’une séparation, il ne croit pas être en mesure de les protéger. De plus, il peut demeurer dans cette relation de peur de ne pas obtenir la garde de ses enfants.
Les enfants identifient le parent ou le partenaire adoptant des comportements violents comme la cause du problème et le parent ou le partenaire subissant des comportements violents comme la victime.
Mythe : Les jeunes enfants ne reconnaissent pas le déséquilibre de pouvoir. Ce n’est que lorsqu’ils approchent de l’adolescence que la plupart d’entre eux commencent à mieux comprendre la dynamique de la violence. Il arrive parfois que les enfants plus âgés soient en colère contre leur mère et la blâment des comportements violents de leur père. Il est aussi possible qu’ils la blâme de rester dans la relation de violence.
Les enfants aiment le parent adoptant des comportements violents malgré le fait qu’il les maltraite ou maltraite l’autre parent ou partenaire.
Réalité : En général, les enfants aiment leurs deux parents. Dans une dynamique de violence conjugale, même si l’un des parents est perçu comme un mauvais parent par la plupart des adultes, l’enfant ne le perçoit pas comme un agresseur. Dans l’éventualité que ce parent quitte le domicile familial, l’enfant peut s’ennuyer de lui, comme dans le cas de toute séparation parentale.
Les enfants vivent des conséquences de la violence conjugale même s’ils ne sont pas la cible directe de cette violence.
Réalité : Puisque la violence se produit dans l’intimité du noyau familial, les enfants sont souvent les seuls témoins de la violence. D’ailleurs, les recherches démontrent que les conséquences sont pratiquement les mêmes, que les enfants soient ou non la cible directe de la violence.
Une fois que le parent ou le partenaire adoptant des comportements violents est parti, tous les problèmes familiaux vont se résoudre.
Mythe : De façon générale, la séparation perturbe les enfants et amène d’importants changements dans leur vie (déménagement, partage de la garde, changement d’école, d’amis, etc.). Ainsi, ils peuvent ressentir de la colère, de la tristesse et de l’insécurité. Par ailleurs, la violence post séparation étant parfois présente, la violence peut augmenter suite au départ de ce parent.